Le Dispositif de transition et d’accompagnement

C’est un projet réellement novateur qui nécessite une forme d’ « acculturation » entre le champ sanitaire et le champ médico-social.

Selon le Dr. Jean Furtos, « seulement 25% des équipes de secteur travaillent avec le secteur social ».

Il ajoute que : « le malaise généré par l’impuissance apparaît comme un formidable levier d’action pour trouver de nouvelles modalités de travail en partenariat dans la durée ».

Le constat est récurrent : la sortie d’hospitalisation constitue une période critique pour les patients, avec un risque suicidaire multiplié par cent dans la semaine qui suit la sortie. Le passage entre l’hôpital et le suivi ambulatoire comporte un risque de rupture avéré, induisant ré-hospitalisations et chronicité, sans parler de la souffrance des patients et de leurs proches et du coût important pour la société.

Le Dispositif débute dès l’admission du patient et se poursuit à sa sortie pendant 9 mois. L’équipe soignante rencontre l’accompagnateur d’Espoir 54 pour évaluer la pertinence du dispositif de transition pour un patient donné. Si ce dernier accepte la proposition, des rencontres sont organisées entre le patient, sa famille, l’équipe soignante et l’accompagnateur en vue d’établir un programme individualisé mettant en cohérence le projet de soin et le projet de vie.

L’accompagnement peut alors commencer vers l’acquisition d’habiletés psychosociales et/ou cognitives et l’activation du réseau de la personne, dans son milieu de vie, est alors entreprise.

Un comité de pilotage est chargé d’évaluer scientifiquement le dispositif dont on attend une diminution significative des ré-hospitalisations et une meilleure adaptation sociale sur la voie du rétablissement. Et très probablement une plus-value économique.

« …Le rétablissement est un processus de transformation au cours duquel on accepte ses limites et découvre en soi tout un potentiel de nouvelles possibilités… »

 

« Le rétablissement est un processus et non un point final ou un résultat. Se rétablir ne veut pas dire que l’on est « guéri » ou simplement dans un état stable. Le rétablissement est un processus de transformation au cours duquel on accepte ses limites et découvre en soi tout un potentiel de nouvelles possibilités. C’est là le paradoxe du rétablissement : en acceptant ce que nous ne pouvons pas faire ou être, nous découvrons qui nous pouvons être et ce que nous pouvons faire. Le rétablissement est un art de vivrez. »

 

Patricia DEEGAN, psychologue atteinte de schizophrénie

 

Citation tirée du livre : Je suis une personne pas une maladie ! La maladie mentale, L’Espoir d’un mieux-être, Quintal, M.L ; Vigneault, L. et al. (2013), Longueil : Performance Édition.

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