DASAT théâtre : Le Reste est Silence – 29 septembre au 19 février

Date / Heure
• 28/09/2020 - 03/11/2020 - 0 h 00 min

Un spectacle de Virginie Marouzé et Guillaume de Baudreuil

Librement inspiré de quatre figures issues des tragédies shakespeariennes : Othello, Le Roi Lear, Hamlet et Macbeth, « LE RESTE EST SILENCE » réunit au plateau, quinze personnages.

Dans le contexte de crise sanitaire et afin de garantir la sécurité de l’équipe de création et avec le CAPS de Rosières aux Salines, notre partenaire médico social en convention pour le DASAT,  nous avons mis en place un protocole de travail pour nos répétitions à venir respectant toutes les conditions sanitaires en vigueur. Il n’en reste pas moins que « le Reste est silence » est une création à 15 interprètes sur le plateau, qui étaient jusqu’à il y a encore quelques semaines, dans un jeu de proximité basé sur un travail de chœur. Au regard des nouvelles réglementations sanitaires, autant dire que les directions de mise en scène et de scénographie étaient devenues complètement obsolètes.
Nous devions abandonner au mieux la forme, au pire le spectacle lui même. Nous nous sommes donc attelés à la ré-écriture de l’ensemble en tenant compte des nouvelles contraintes et avec comme exigence absolue de ne rien perdre en cours de route, de la pertinence de cette pièce.
Un nouveau dispositif s’est finalement imposé, un autre type de jeu dans l’espace qui conservait la base d’écriture déjà en place. La première scénographie et ses éléments de décors quasi-aboutis (après plusieurs semaines de construction) ont été mis aux rebuts, les costumes complètement remaniés, et l’écriture adaptée.
Ce nouveau dispositif nous offre la possibilité de jouer (en respectant les nouvelles contraintes), sur un plateau de théâtre mais aussi, et au besoin, dans d’autres espaces (gymnase, salle des fêtes, cour d’école, friche, etc….). Nous sommes bien conscients que l’avenir peut nous proposer ce genre d’adaptation et nous voulions pouvoir y répondre positivement.

L’histoire
Nous convoquons avec «Le reste est silence », quatre des grandes figures des textes de William Shakespeare : le Roi Lear, Macbeth, Hamlet et Othello que nous avons revisités grâce au filtre de l’improvisation des acteurs et à une réécriture au plateau.

Ils sont là, quinze personnages, attachés devant nous, sur la scène de théâtre.
Leur histoire est passée. Ils ont eu en commun un même et unique destin : la mort , autour d’eux, pour leurs proches ou pour eux.
Ils se réveillent, insatisfaits de cette issue systématiquement tragique de leur histoire. Ils s’en disent victimes. Ils aimeraient qu’il en soit autrement.
Mais ils sont attachés au sens propre comme au sens figuré à ces tragédies.

Il va donc s’agir pour eux de trouver la ou les failles de leurs destins écrits, de se réapproprier leur histoire et cet espace temps qui leur est offert pour s’en libérer. Ils vont alors rejouer les scènes de leur vie, se servant mutuellement des partenaires présents pour pouvoir le faire. Chacun va tenter d’aider l’autre pour s’en sortir.

C’est l’histoire de personnages qui veulent prendre le pouvoir sur leur auteur Shakespeare.
C’est l’histoire de comédiens qui veulent prendre la place au plateau et dans la vie.

Note d’intentions
Avec «Le reste est silence», nous souhaitions proposer aux interprètes de « La Mue du Lotus » et de la compagnie Tout va bien ! comme matière de recherche, des figures théâtrales très fortes et une parole classique, celle de Shakespeare, à priori et au départ, plus éloignée d’eux pour voir comment ce glissement entre l’intime et le jeu pouvait opérer au plateau.

Voir comment la folie, la bizarrerie, le décalage, la sensibilité portés différemment par tous ces acteurs pouvaient faire se révéler un autre endroit de cette parole classique, comme un endroit caché qui grâce à la capacité de ces acteurs à faire basculer le plateau de manière inattendue serait révélé autrement.

Nous avons alors convoqué pour cette recherche quatre des grands figures des textes de William Shakespeare : le Roi Lear, Macbeth, Hamlet et Othello.

Et nous avons exploré ces textes en utilisant différentes entrées possibles.
Nous avons raconté ces histoires comme l’on raconte des contes.
Nous avons lu des passages, tentant d’expliquer ce qu’il peut se dire à travers ces mots quelques fois si complexes.
Nous avons rejoué des scènes, quelques fois en réutilisant les mots de Shakespeare, quelques fois en silence pour comprendre les émotions en jeu, en se laissant aller jusqu’à réinterpréter certaines de ces scènes.
Nous avons exploré la matière du tissu et du bois pour raconter autrement ces histoires.
Nous avons réinventé les espaces de jeu avec des cadres en bois.
Nous avons cherché l’intensité émotionnelle de ces histoires et de leurs personnages.

Au travers de toutes ces recherches, revenait sans cesse une notion : celle de « la perte de.. » : perte de la puissance, perte du pouvoir, perte de l’amour, perte de la sagesse, perte de la raison, perte de la vie…
Ces pertes – qui dévoilent la fragilité, la tragédie voire la folie humaine- sont apparues au plateau à travers le filtre personnel des interprètes de «La Mue du Lotus » et de ce que portent ces acteurs singuliers.

S’est alors révélée la possibilité d’une autre voie possible qu’une issue tragique.
Une force de vie, un espoir d’un ailleurs différent, peut-être un peu fou.

Nous avons donc réécrit au fur et à mesure de cette recherche : la parole de Shakespeare à côté de la parole des interprètes écrite pour apporter un autre regard.

Une écriture au plateau qui nous fait naviguer dans ce que nous pourrions appeler une incarnation mouvante : des personnages existants à la lisière des interprètes les incarnant ou dans un regard inversé, des interprètes présents en jeu sur le plateau avec leurs émotions intimes et pouvant basculer alors dans l’incarnation de ces personnages shakespeariens.

Nous avons tenu comme fil rouge dans cette navigation le fait de rechercher là où l’écriture Shakespeare pouvait résonner chez ces acteurs et là où ces acteurs pouvaient nous aider à sortir de ces tragédies nous permettant d’interroger encore plus fort ce lien si complexe, dépendant et contradictoire qui existe entre la vie et la mort.

Une ode à la vie en quelque sorte.

Emplacement
Centre Culturel André Malraux

Carte non disponible

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