La souffrance psychique

« La souffrance ce n’est pas une maladie… La souffrance est une plainte de vie. Il importe parfois de « pousser » la plainte pour entendre ce qui veut vivre pleinement derrière ce cri ».

Elisabeth Perry, Psychothérapeute

De la loi de 1975 à celle de février 2005

La reconnaissance du handicap psychique en tant que tel est très récente : elle correspond à la loi du 11 février 2005. Cette reconnaissance permet de mieux cerner ce handicap et de proposer des prises en charge adaptées.

 

Une révolution pour le handicap d’origine psychique :

La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées représente une véritable révolution pour le handicap et plus particulièrement pour les personnes en situation de handicap d’origine psychique. Si la loi ne parle pas directement de handicap psychique, son article 2 enlève toute ambiguïté entre handicap et troubles psychiatriques.

Le handicap est ainsi défini : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »

Cette définition est clairement une avancée : elle met en évidence que les troubles cognitifs ou psychiques peuvent constituer une cause de handicap.

Seconde avancée : le passage d’une approche statique à une approche dynamique. La loi du 30 juin 1975 fixait, cristallisait les données en parlant « d’invalidité », en relation directe avec une maladie, l’atteinte d’un organe ou d’une fonction. Cette invalidité donnait droit à la fixation d’un taux.

La loi du 11 février 2005 ne classe plus en fonction des déficiences, elle interroge l’interaction avec le milieu. Cette interaction oblige à analyser les données en termes de système, donc en recherche d’un équilibre entre la personne et son lieu de vie. Il s’agit d’interroger non plus la maladie, mais les effets sur la vie quotidienne.

Cette révolution conduit à quitter une approche uniquement médicale pour un travail interprofessionnel. Le travail en réseau sera centré sur le projet de vie de la personne, le premier acteur de ce réseau étant la personne elle même.

Cette conception met en avant toute l’importance du travail de réhabilitation. Celui-ci doit permettre à la personne de vivre comme tout citoyen au cœur de la cité, en quittant ainsi la fonction d’objet pour celle de sujet.

La souffrance en général est un affect, une émotion négative qui présente un aspect subjectif très désagréable, incluant une impression de dommage ou de menace pour la personne.

La souffrance psychique peut se manifester, selon les personnes, par une tension, un mal-être, des difficultés à communiquer avec les autres de manière adaptée, des difficultés à se manifester et/ou à supporter certaines situations courantes (Comité Consultatif de Santé Mentale, 11 avril 2002).

La souffrance psychique peut mener à la situation de handicap d’origine psychique.

Témoignages audio

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